Monsieur le Sénateur -Maire,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Monsieur le Gouverneur Militaire de la Ville de Lyon,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Autorités Civiles et Religieuses,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Associations,

Mesdames et Messieurs, Chers Amis,

On a déjà tout dit sur Auschwitz, cet endroit sinistre de la Haute Silésie polonaise où les Déportés, femmes, hommes et enfants, arrivaient de toute l’Europe, entassés dans des wagons à bestiaux hermétiquement clos.

Au cours de trajets, interminables à dessein, ils mouraient par milliers, sans boire ni manger.

Mais cela ne suffisait pas aux immondes bourreaux, venait la « sélection », quel terme abominable, qui divisaient les nouveaux arrivés en deux camps: celui de ceux qui étaient assassinés dés leur arrivée, et celui de ceux à qui l’on laissait quelques jours de survie.

Vous connaissez, les Historiens ont été nombreux à décrire l’horreur des camps, les détails de ces internements, et pourtant……

Vous ne pouvez ressentir les morsures du froid, la faim qui nous tenaillait, la dysenterie qui nous pliait en deux, et surtout la peur, compagne fidèle de tous nos instants.

66 ans après la libération du camp d’Auschwitz par l’Armée Rouge,66 ans de passés après 5 années de mort cérébrale, suis-je réellement libéré? Suis-je aujourd’hui le même homme, qui, adolescent fut mis en contact avec les atrocités de la barbarie nazie?

Je ne crois pas qu’un survivant de la Shoah puisse se sentir totalement débarrassé des entraves du passé.

Les bruits soudains, les aboiements des chiens me font sursauter et mes nuits sans sommeil voient défiler les images de mes camarades assassinés.

Nous étions les victimes d’une haine aveugle, mais moi, qui suis revenu de cet enfer, au nom de ce passé, je me sens responsable de l’avenir.

Il est réconfortant de voir des milliers d’enfants, de jeunes adolescents se rendre sur les lieux du Martyre, il est réconfortant de voir des dizaines de commémorations se dérouler de par le Monde en hommage aux victimes et pourtant…..

Dans le même temps ou l’Assemblée Générale de l’O N U adopte une résolution condamnant la glorification du nazisme et la profanation de cimetières juifs, des roquettes meurtrières Qassam s’abattent sur des villages israéliens.

Où est la logique de cette Institution, qui exige que l’on n’oublie pas les Juifs morts à Auschwitz, et qui dans le même temps cautionne les actes terroristes contre les Juifs vivants?

Nous sommes en plein cauchemar, partout rejaillit la phraséologie anti juive du passé.

En France un mouvement de boycott de produits israéliens, rappelle tristement les « n’achetez pas aux Juifs », d’avant guerre;

Un parti antisémite, avec des membres défilant en uniforme nazi, existe à nouveau en Hongrie, pays qui vient de prendre pour six mois, la Présidence de l’Europe .

des hommes politiques ouvertement antisémites sont élus au Parlement Européen;

En Allemagne même, des voix écoutées décrivent les Juifs comme « des porteurs de gènes différents des autres »

Rappelez- vous, il y a deux mois, cette enseignante de l’Est de la France, Catherine Pederzoli, que sa hiérarchie sanctionna sur le seul prétexte d’avoir employé le terme Shoah, dans ses cours d’Histoire.

Shoah étant, pour ses supérieurs, l’expression d’un trop grand philosémitisme.

Recul, compromissions, laissez dire voire laisser faire sont le lot quotidien de beaucoup de nos enseignants d’Histoire lorsqu’ils abordent le sujet de la destruction systématique de la population juive d’Europe.

Et que penser des propos de l’Archevêque d’Athènes qui considère les Juifs comme les responsables de la crise économique en Grèce, alors

qu’il ne reste plus que 5500 Juifs dans tout le pays.

Vous rendez- vous compte que la diabolisation d’Israël et que la présence des vieux clichés judéophobes ne sont que des paravents cachant le désir de voir disparaître les Juifs?

L’Univers des Médias est déjà subjugué par cette diabolisation et cette atmosphère nauséabonde rend possible, à moyen terme, une nouvelle SHOAH.

Je vous le demande ,ici, solennellement, allons- nous continuer à accepter l’inacceptable?

Allons- nous de compromis en compromissions permettre qu’une fois encore, les Juifs parler.

Rien, ni Personne ne me dicteront ma conduite.

Je me posais la question sur ma qualité d’homme libre, je crois avoir trouvé la réponse.

Ma liberté c’est de vous mettre en garde contre la société que nous allons laisser à nos petits-enfants.

Puisque nous sommes au dernier jour pour exprimer nos vœux, j’exprime solennellement le vœu que vous ouvriez les yeux afin qu’il ne soit pas trop tard.

Je vous remercie pour votre attention