Marie-France Laurent-Atthalin, dernière enfant de Henri et Simone Pierret, est venue récemment témoigner, auprès des Administrateurs de l’Amicale des Déportés, de l’histoire exemplaire de son père.

 

Le film ; « la Rafle du Vel d’Hiv » révèle l’héroïsme de son père à sa fille Marie-France Laurent-Atthalin, tout juste âgée de un an au moment des faits. Fernand Baudvin,images-capitaine-henri-pierret un ancien pompier âgé maintenant de plus de 90 ans conseiller pour le film – témoigne  :

Lorsque les Pompiers entrent dans le Vel d’Hiv le 16 Juillet 1942 c’est le choc – Hommes, femmes, enfants, sont parqués entassés là dans des conditions inhumaines totalement inimaginables. Ils sont 13 000 Juifs, dont 4051 enfants, 25 seulement reviendront.

Henri PIERRET est né en 1899. Engagé à 17 ans au début de la guerre de 14-18 il sert ensuite dans les chars d’assaut au Maroc, mais c’est au régiment de sapeurs-pompiers de Paris qu’il fera carrière de 1939 à 1957 en tant que capitaine de la 6e Compagnie basée à la caserne de Grenelle dans le XVe arrondissement dont dépendaient le Vélodrome d’Hiver et les usines Citroën. Officier de la Légion d’Honneur il recevra trois médailles de sauvetage. En 1965 il se retire à Velaux près de Marseille où il décédera le 25 mai 1990.

Ce sinistre jour d’été 1942, réquisitionné sans savoir pourquoi, le capitaine PIERRET accompa­gné de cinq sapeurs pompiers arrivent au Vel d’Hiv. La vision insoutenable des victimes assoiffées et suppliantes lui fait prendre immédiatement une décision énergique, sans doute la plus importante de sa vie, honorant ainsi la devise des Pompiers « Sauver ou Périr ».

« petits tuyaux avec lances à incendie » commande t-il. Un jeune officier de la garde mobile lui ordonne d’arrêter la distribution de l’eau, ce à quoi le capitaine PIERRET répond qu’il n’a d’ordre à recevoir que de sa hiérarchie ajoutant, « reculez de six pas et rompez ». Contre toute attente, l’officier obtempère et laisse faire.

Comme le raconte le film les pompiers ont recueilli tous les petits mots remis par les Juifs. Le capitaine PIERRET leur a donné une journée de permission le lendemain pour tenir l’enga­gement pris spontanément et délivrer ainsi tous les messages confiés à leurs destinataires. Fernand Baudvin, qui pour sa part avait dissimulé sur lui 146 petits mots, fut envoyé chez Ruben, l’un des sapeurs Juif alors en permission pour lui dire de ne pas retourner à la caserne, une mesure qui lui sauva la vie ainsi que celle de sa mère. Plus tard le capitaine Pierret fournira les plans des installations militaires allemandes aux alliés. Il ne parlera jamais à sa famille de ce qui s’était passé au Vel d’Hiv.

la-rafle