Voyage de la mémoire de l’UEJF avec les Syndicats et organisations étudiantes du 27 au 31 mai 2015 – Un programme de 5 journées très intenses qui donnent lieu à une vraie réflexion.

Copie de 11390202_714597901982002_2667012699283750507_n (1)Notre génération étudiante, nourrie du testament de paix des acteurs du siècle passé, assiste aujourd’hui à l’affais­sement des jalons posés après la guerre. Réunis apres les tueries de Charlie Hebdo et de l’HyperCacher, nous faisons face à notre responsabilités d’élus étudiants à déconstruire les dynamiques de haine dans l’Uni­versité. Chacun, de notre place, nous avons un rôle à jouer dans la préservation d’un espace d’échange et de savoir ou les valeurs républicaines retrouvent du sens. Ce qui nous oblige à faire barrage a ceux qui veulent effacer l’histoire qui unit et lie cette République malmenée, à l’instar des théoriciens du complot démultipliés aprés les attentats de janvier. Face à l’antisémitisme qui fait à nouveau irruption dans les campus français, jusqu’à inter­roger certains étudiants juifs sur leur avenir dans la République, nous avons tous une responsabilité à assumer. C’est ce qui a amené nos organisations à s’engager ensemble dans un appel contre le négationnisme sur Internet, pour que le vecteur privilégié de communication et d’apprentissage ne serve plus a alimenter la haine. En nous rendant ensemble sur les sites des camps de concentration et d’extermination en Pologne, nous faisons le choix de transmettre cette histoire si complexe, qui n’est en realité ni l’affaire des juifs, ni seulement des européens, mais bien un défi lancé a l’humanité, que nous n’avons pas encore surmonté, puisque l’injonction «Plus jamais ça» semble vide de sens face aux massacres, exactions et génocides commis depuis. Pour autant, dans l’étude de l’extermination des Juifs et des tsiganes pendant la seconde guerre mondiale, dans le recueil de la parole des derniers témoins, dont l’infatigable Benjamin Orenstein qui nous fait l’honneur de nous accompagner, dans la confrontation à la façon dont les européens entretiennent les lieux de la mémoire de la Shoah, nous trouver à coup sur des pistes de réflexion et d’action communes.

Si le «Plus jamais ça» a été mis en échec, c’est aussi que «ça» a perdu sa signification. Quand nous parlons de racisme, d’antisémitisme, de génocide, nous manquons de clefs d’expli­cation… Alors, plus jamais… quoi ? Nous savons pourtant que tout est possible lorsque nos organisations prennent la responsabilité d’assurer cette transmission, comme l’ont prouvé les publics réunis autour de grands témoins par les sections UEJF de Dauphine et Paris 1, qui sont a l’initiative de ce voyage et que je remercie pour leur travail préparatoire. Je souhaite donc que ce périple renforce et alimente nos engagements dans les campus, à la hauteur de la sauvegarde des valeurs qui nous incombe, et je suis convaincu que nous le ferons dans les meilleurs conditions possibles grâce à l’expertise des historiens Marcello Pezzetti et Alban Perrin qui nous accompagnent, ainsi qu’au talent et l’experience de Judith Cohen Solal. Je salue la présence d’une équipe documentaire emmenée par Jonathan Hayoun que nous accueillerons pendant deux jours. Je remercie enfin toutes les organisations qui nous ont fait confiance, ainsi que les membres de mon Bureau National qui ont rendu ce vaste projet possible.

 

Sacha Reingewirtz, Président de l’Union des Etudiants Juifs de France