VOYAGE A BERLIN
effectué du 24 au 28 octobre 2011
Le voyage à Berlin a été organisé et guidé par notre ami David Barré, nous tenons à l’en remercier vivement. Ce séjour a été très intéressant et instructif : nous avons pu visiter en quatre jours un maximum de lieux qui nous rappelaient de mauvais souvenirs, et d’autres lieux qui nous ont fait espérer que l’Allemagne pouvait changer. L’ambiance était amicale, nous avions loué sur place un petit mini bus et Pierre Wolf a eu la gentillesse de nous servir de chauffeur. Benjamin Orenstein faisait parti du groupe, ce qui nous
renforçait dans ce devoir de mémoire. Il y avait Solange Lévy, Claude Lévy, Danièle et Maurice Elmalek, Myriam Moulin et moimême.
J’ai personnellement été très surpris et ai apprécié l’intérêt que portait la jeunesse à la Shoah. Il y avait affluence de jeunes dans tous
les lieux retraçant la mémoire de ces atrocités, au musée juif, et aussi au siège central de la Gestapo transformé en musée. A Wannsee où en 1942 on organisa l’industrialisation de la solution finale, des jeunes rédigeaient des textes et les lisaient à leurs camarades.
Jean-Claude Caunes.
Nous avons débuté notre séjour par la visite de la Porte de Brandebourg, place entourée de différentes ambassades à l’architecture variée où se tenait un sitting contre le régime iranien. Nous n’avons pas pu visiter le Reichstag et sa coupole de verre, la réservation étant nécessaire plusieurs jours auparavant. Nous avons donc parcouru Berlin en bus ce qui nous a donné un aperçu intéressant de la ville. Puis nous sommes allés au mémorial des Juifs assassinés d’Europe, très impressionnant avec ses 2711 stèles de tailles et de hauteurs différentes reposant sur un sol ondulé.
Notre visite a continué par la « Topographie des Terrors » à l’emplacement du siège central de la Gestapo où une exposition retrace la terreur que les nazis ont fait régner sur l’Europe. Le lendemain nous sommes allés au musée juif de Berlin, musée créé par l’architecte américain Daniel Libeskind. Sa conception oppressante mène le visiteur de l’avènement du nazisme jusqu’à l’horreur à travers les lieux de mémoire. Le musée donne sur le « Jardin de l’exil » constitué de 49 piliers de béton sur un sol incliné symbolisant le déséquilibre de l’existence juive. Trois mille visiteurs dont un grand nombre de jeunes fréquentent chaque jour ce lieu.
Mercredi nous nous sommes rendus à Wannsee, lieu paisible où le destin final des Juifs fut scellé. Une grande émotion nous a étreints dans la salle où s’est tenue la conférence du 20 janvier 1942 et devant les documents funestes de la solution finale des Juifs d’Europe. Après être passés à Potsdam devant le château où s’est tenue du 17 juillet au 2 août 1945 la conférence des puissances alliées pour fixer le sort des nations ennemies, nous sommes revenus à Berlin pour aller au Check Point Charlie et au musée concernant le partage de la ville. Le lendemain, nous sommes allés dans le Berlin moderne : quartier du cinéma à l’architecture
d’avant-garde, archives du Bauhaus. Enfin, nous avons terminé notre visite en nous rendant à la nouvelle synagogue de la rue
Oranienburg. En fait, il s’agit de l’ancienne grande synagogue de Berlin qui a échappé aux destructions de la « nuit de cristal », mais qui a été détruite partiellement lors des bombardements de la ville en 1943. Néanmoins, la façade et les dômes ont été restaurés. Nous avons apprécié le travail de mémoire qu’ont réalisé les Allemands.
Claude et Solange LEVY.
Le 20 janvier 1942, une réunion fut organisée par Reinhard Heydrich, l’adjoint d’Heinrich Himmler et le directeur de l’Office central de sécurité du Reich (Reichssicherheitshauptamt). Quinze hauts fonctionnaires du Parti nazi et de l’administration allemande se réunissaient dans une villa réquisitionnée par l’Office central de sécurité du Reich, dans la banlieue de Berlin, au bord du lac de Wannsee.
La signification véritable de cette réunion, connue sous le nom de Conférence de Wannsee, reste débattue par les historiens. S’agissait-il de coordonner et de discuter de la mise en oeuvre de la « Solution finale » entre les grandes administrations allemandes, ou d’ « officialiser » une décision qui avait été prise précédemment ? En effet, cette réunion n’était pas la première de ce type, une semblable l’avait précédée et une autre sera organisée quelques mois plus tard. La seule certitude, c’était que Reinhard Heydrich tint cette réunion pour mettre au courant les membres clé des rouages ministériels allemands, dont les ministres des Affaires étrangères et de la Justice. En effet, leur coopération était vitale pour la mise en oeuvre des mesures d’extermination.
La « Solution finale » était le nom de code nazi pour la destruction délibérée, programmée, des Juifs d’Europe. La Conférence de Wannsee détermina la façon dont la solution du « problème juif » selon Hitler, par des assassinats de masse, serait transmise aux ministères et fonctionnaires concernés. Au moment de la Conférence de Wannsee, la plupart des participants avaient déjà conscience du fait que le régime national-socialiste s’était engagé dans les meurtres de masse des Juifs. Certains avaient eu
connaissance des actions des Einsatzgruppen (unités mobiles d’intervention) : au moment de la conférence de Wannsee, au moins 50 000 Juifs avaient déjà été assassinés en Europe orientale ou dans les Balkans. Parmi les participants il n’y eut aucune opposition à la politique prévue. Heydrich annonça que la « Solution finale » s’appliquerait à tous les Juifs d’Europe, et précisa qu’elle concernerait environ 11 millions de Juifs. Les Lois de Nuremberg servant à déterminer qui était juif. « Sous bonne surveillance, les Juifs devraient être (…) transportés à l’Est », annonça Heydrich, « et affectés à un travail approprié… Les Juifs valides, séparés selon leur sexe, seront emmenés dans ces régions pour y travailler à la construction de routes, et la plupart d’entre eux seront éliminés aturellement. Il faudra traiter les survivants convenablement ». Les discussions portèrent seulement sur le sort des demi-Juifs et des conjoints
d’aryens. Cette question ne fut d’ailleurs pas tranchée complètement.
Le compte rendu de la réunion fut rédigé en trente exemplaires. L’un d’entre eux sera retrouvé après la guerre au ministère des Affaires étrangères. La conférence de Wannsee reste le symbole du caractère bureaucratique de la Shoah.